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Tendances Fusacq
Veuillez trouver ci-dessous le Rapport Fusac du mois de février 2025, une analyse basée sur la deuxième partie de 2024. Il s’agit d’une étude menée par Dealsuite, la première plateforme européenne pour les opérations de fusions-acquisitions. Cette édition contient les données et tendances du marché français des fusions-acquisitions du mid market (entreprises dont le chiffre d’affaires est compris entre 1 et 200 millions d’€) pour cette deuxième partie de 2024.
Cette enquête a été conduite au sein de plus de 394 cabinets de conseil actifs dans le marché intermédiaire français des fusions-acquisitions.
Le but de ce rapport est d’établir périodiquement des observations du marché qui contribuent à une plus grande transparence de celui-ci. Ce rapport permet ainsi aux professionnels des fusions acquisitions de l’utiliser comme référence. Nous sommes convaincus que le partage de ce type d’informations au sein de notre réseau contribue non seulement à une croissance du nombre d’opérations, mais également à l’amélioration de leur qualité.
Les professionnels des fusions-acquisitions ayant participé à cette enquête ont effectué le nombre d’opérations ci-dessous:
Les opérations ci-dessus peuvent être représentées dans les deux catégories, si les cédants et repreneurs ont participé à l’enquête. De ce fait, le nombre total d’opérations ne peut être calculé à partir de la somme des deux chiffres. Selon les données du Rapport Fusac France, le nombre total d’opérations peut être réparti entre les différents secteurs d’activité.
Ces dernières années, l’activité transactionnelle a fluctué en raison de l’évolution des conditions économiques, notamment la hausse des taux d’intérêt et de l’inflation. L’année 2024 a suivi un schéma similaire à 2023, avec une augmentation des transactions au premier semestre, suivie d’un ralentissement au second semestre. Le S1-2024 a enregistré une hausse modérée des transactions aussi bien du côté acheteur que du côté vendeur. Toutefois, cette dynamique ne s’est pas maintenue, l’activité ayant ralenti au S2-2024, avec une baisse de 6% des transactions du côté acheteur et de 7% du côté vendeur. Les avis restent partagés quant aux performances du S2-2024 ainsi qu’aux perspectives pour le S1-2025.
La répartition des transactions par secteurs au cours du S2-2024 est expliquée ci- dessous dans le Tableau 2.La répartition des transactions réalisées au cours du deuxième partie de 2024 entre les différents secteurs est illustrée dans la Figure 2. Le secteur des services aux entreprises a connu une augmentation significative de sa part dans les transactions, passant de 14% au premier semestre 2024 (S1-2024) à 20% au second semestre 2024 (S2-2024), faisant ainsi du secteur des services aux entreprises le plus actif en termes de transactions conclues. Au contraire, le secteur Automobile, Transport & Logistique a enregistré un recul notable, diminuant de 4 points de pourcentage pour atteindre 9%.
Un tiers de l’ensemble des transactions conclues affichait une taille de deal supérieure à 5 millions. Par rapport au S1-2024, davantage de transactions ont été conclues avec une taille de deal inférieure à 2,5 millions (41%). Toutefois, la part des transactions conclues avec une taille de deal supérieure à 10 millions a également augmenté de 4 points de pourcentage, atteignant 16%.
Le Tableau 4 montre le chiffre d’affaires annuel des entreprises mises en vente sur Dealsuite au second semestre 2024. En fonction du calendrier des transactions, certaines de ces opérations seront finalisées ou échoueront au cours du premier semestre 2025 ou du second semestre 2025. Ces données peuvent être considérées comme une prévision provisoire de la taille des entreprises susceptibles d’être vendues au cours des prochains trimestres.
Les données de la plateforme pour le S2-2024 indiquent que 33% des transactions listées sur Dealsuite concernent des entreprises ayant un chiffre d’affaires compris entre 1 M€ et 3 M€. Par ailleurs, 28% des entreprises affichent un chiffre d’affaires supérieur à 10 M€. Ces données peuvent être considérées comme une estimation préliminaire de la taille des entreprises susceptibles d’être vendues dans les prochains trimestres.
Les tranches de chiffre d’affaires affichées sur Dealsuite offrent une représentation fidèle du marché. Environ 30% des entreprises en Europe réalisent un chiffre d’affaires supérieur à 10 M€, ce qui est en ligne avec les 28% d’entreprises listées sur Dealsuite. Cela démontre que l’industrie du M&A a pleinement adopté la recherche de transactions en ligne via Dealsuite.
Les résultats sont expliqués plus en détail ci-dessous (Tableau 5). Il recense les dossiers reçus et clôturés au cours du second semestre 2024, mais peut également couvrir les dossiers qui doivent être clôturés au premier semestre 2025 ou ceux qui ont tout simplement été abandonnés.
Au second semestre 2024, 32% des conseillers ont signalé un nombre de transactions similaire à celui du premier semestre 2024. En revanche, 36% des conseillers ont observé une diminution, tandis que 32% ont rapporté une augmentation du nombre de mandats.
Lors de nos précédentes recherches, les conseillers en cession nous ont fourni leurs multiples d’EBITDA moyen par secteur. C’est-à-dire le multiple d’EBITDA moyen payé pour une entreprise évoluant dans un secteur spécifique. Pour cette édition, nous leur avons demandé de réexaminer les multiples sectoriels à partir des données du S1-2024.
Le multiple d’EBITDA moyen a légèrement diminué, passant de 5,35 à 5,25. À l’exception du secteur Hôtellerie & Tourisme, les multiples de tous les autres secteurs ont baissé. Les secteurs Développement de logiciels et Agro-alimentaire ont enregistré la plus forte baisse, avec un recul de 0,3 chacun
Un secteur peut regrouper divers types d’entreprises présentant des caractéristiques différentes. Par conséquent, le multiple d’EBITDA de certaines entreprises d’un secteur donné peut également varier. Le tableau 7 montre l’écart des multiples d’EBITDA par secteur. Pour certains d’entre eux, on note un écart plus important au niveau des multiples d’EBITDA par rapport aux secteurs qui comptent davantage d’entreprises similaires. Les résultats ci-dessous sont calculés en utilisant l’écart type. Sur la base des données de recherche, nous pouvons affirmer avec une confiance de 95% que la vraie valeur du paramètre se situe dans les limites de l’intervalle de confiance.
La taille de l’entreprise joue un rôle crucial dans la détermination des multiples lors de l’évaluation d’une entreprise. Il est essentiel de quantifier avec précision l’impact de la prime de petite entreprise (Small Firm Premium). Cela est particulièrement vrai pour les entreprises dont l’EBITDA se situe entre 200 000 € et 10 M€ inclus.
La recherche académique a démontré que plus l’entreprise est petite, plus il est probable que les projections de flux de trésorerie ne se réalisent pas (Damodaran, 2011; Grabowski and Pratt, 2013). Il faut considérer d’éventuelles dépendances à des clients ou à des fournisseurs, mais aussi la dépendance à des compétences clefs, qui peuvent être problématiques en cas de départ du personnel concerné. Cela peut avoir un impact significatif sur la rentabilité et donc sur la valeur de l’entreprise. La prime de risque plus élevée que l’on applique aux petites entreprises (le Small Firm Premium) a pour effet de réduire leur valorisation. Par conséquent, les multiples d’EBITDA payé pour des entreprises plus importantes sont en moyenne plus élevés que les multiples payés pour de petites entreprises.
Les résultats de ce sondage confirment que les entreprises avec un EBITDA faible ont un multiple inférieur aux entreprises avec un meilleur EBITDA. L’influence de la taille d’une entreprise sur les multiples d’EBITDA payés est présentée dans les Tableaux 8A et 8B.
La différence de multiple d’EBITDA entre les entreprises ayant un EBITDA normalisé de 200 000 € et10 M € est de 2,8 (4 contre 6,8).
La comparaison entre les multiples d’EBITDA de plusieurs pays permet de souligner les avantages des opérations transfrontalières. Par exemple, Il peut être intéressant d’acquérir une entreprise à l’étranger ou de vendre la sienne à un acheteur international. Le tableau 9 montre la différence entre les multiples d’EBITDA des marchés d’Europe occidentale.
Dans le marché actuel, une entreprise mise en vente attire en moyenne 8,5 acheteurs (Dealsuite Monitor, août 2024). Cependant, tous les mandats de vente ne se concrétisent pas par une transaction réussie. Le tableau 10 présente les raisons les plus courantes pour lesquelles les processus de vente sont prématurément interrompus.
63% des conseillers citent des valorisations irréalistes de la part du vendeurcomme principale raison d’abandon des transactions. De plus, 21% des conseillers indiquent que les changements des conditions du marché au cours du processus de transaction sont la cause principale.
En moyenne, 72% des mandats de vente aboutissent à une transaction conclue, tandis que 28% des transactions sont interrompues prématurément. Comparé aux pays voisins, il s’agit d’un taux de réussite relativement élevé. Par exemple, le taux de succès dans la région DACH est plus bas, à 62%, et dans la région CEE, il s’établit à 59%.
Les récentes analyses révèlent une évolution des taux de réussite des transactions M&A : parmi les 72% des mandats de vente qui aboutissent, une proportion croissante est considérée comme réussie. Il y a vingt ans, 70% des transactions conclues étaient perçues comme des échecs en raison d’objectifs non atteints, alors qu’aujourd’hui, en moyenne, 70% des transactions conclues sont jugées réussies (Bain & Company, 2023).
Plusieurs facteurs expliquent cette amélioration, notamment le fait que les fusions et acquisitions sont désormais poursuivies pour des objectifs stratégiques plus variés, et non plus uniquement pour des raisons d’expansion et de réduction des coûts. Cela démontre que, dans la majorité des cas, le M&A génère véritablement de la valeur (Dealsuite Trends Report, 2024).
Les prévisions de performance du marché français des fusions-acquisitions dans le mid-market repose sur de nombreux facteurs. Parmi eux la volonté des entrepreneurs de céder leurs entreprises, la disponibilité des financements, l’évolution macroéconomique, etc. Une interprétation approfondie de ces facteurs est nécessaire pour déterminer comment le marché va évoluer.
52% des conseillers sont satisfaits des résultats de la période S2-2024. Au contraire, 48% des conseillers considèrent le second semestre 2024 avec un sentiment de moindre satisfaction. Les attentes pour le S1-2025 sont également partagées. Alors que 47% des conseillers ont une perspective négative sur la performance globale, une légère majorité de 53% reste optimiste.
La majorité des opérations de fusions-acquisitions se situe dans le mid-market. Ce Rapport Fusac définit une entreprise appartenant au mid-market comme ayant un chiffre d’affaires compris entre 1 et 50 M€. Le Rapport Fusac est basé sur un sondage qui a été envoyé à 394 cabinets de corporate finance en fusionsacquisitions. Compte tenu de l’ensemble de leurs apports, ils représentent une part essentielle des fusions-acquisitions (mid-market) en France. Dans cette édition, sur un total de 394 sociétés de conseil, nous avons reçu 105 retours (taux de réponse de 27%).
Sources utilisées :
• 105 questions et réponses de cadres supérieurs• Bain & Company. (2023, March 28). How companies got so good at M&A.
• Dealsuite. (2024). M&A mid-market trends report 2024.• Field, A. (2011) Discovering Statistics SPSS. Troisième édition, publications SAGE, Londres. 1 -822
• Grabowski and Pratt (2013). Cost of Capital: Applications and Examples.
• Graham, J., Harvey, C., Puri, M., 2010. Managerial Attitudes and Corporate Actions. Working Paper, Duke.
• McKinsey. McKinsey Technology Trends Outlook 2024 • Questionnaire Dealsuite M&A Benelux, DACH, Royaume-Uni 2015-2024
Cette étude a été réalisée par Jelle Stuij et Roos Bijvoet. Si vous avez des questions concernant les résultats, n’hésitez pas à contacter Carla de Moel.